Que veut dire: École à la maison ou éducation à domicile ?
Enseigner à la maison peut vouloir dire différentes choses dépendamment des gens. Pour certains, c’est simplement la solution pour donner à ses enfants la meilleure éducation possible. Pour d’autres, c’est un choix de vie qui réflète leur engagement à vivre une vie de famille plus intense. L’école à la maison offre aux familles, l’opportunité de prodiguer un enseignement de qualité, dans un environnement sain et rempli d’amour, où les enfants peuvent apprendre et grandir en harmonie. « Ecole à la maison » ne veut pas dire exclusion à la vie collective, au contraire, les possibilités de rencontrer des gens sont infinies. Les enfants ont l’occasion de bâtir des relations avec des gens de tous les âges et tous les niveaux, n’étant pas confiné à une classe composée seulement d’enfants de son âge.
Quels sont certains des avantages de l’école à la maison?
Pour plusieurs, l’avantage le plus important est de renforcer les liens familiaux. D’autres encore, apprécient grandement de fournir une éducation supérieure, axée sur les besoins individuels de leurs enfants, leur vitesse d’apprentissage, leur personnalité et leurs intérêts. La plupart des familles aiment aussi beaucoup la liberté et la flexibilité d’horaire que permet l’école à la maison. Vous êtes libres d’enseigner à votre enfant ce que vous voulez, en accord avec votre croyance, votre personnalité et vos projets de vie.
Peut-on me supprimer mes allocations familiales ?
Les relations entre les familles qui pratiquent l’école à la maison et les Caisses d’Allocations Familiales (CAF) se sont normalisées depuis quelques années. Avant 1999, il n’était pas rare de voir supprimer purement et simplement tout ou partie des allocations familiales, voire d’autres prestations comme des aides au logement, dès que l’on envoyait sa déclaration de scolarité à domicile ou sur un simple appel de l’Inspecteur d’Académie. Certaines CAF attendaient -au mépris du droit- les résultats du contrôle pédagogique et l’aval de l’Inspecteur d’Académie avant de procéder au versement des allocations !
De telles pratiques abusives n’ont apparemment plus cours. Actuellement, la suppression des allocations familiales, si elle reste une arme dissuasive prévue par la loi, ne se fait plus qu’après une procédure en justice.
En tout état de cause, le fait de faire l’école à la maison ne saurait vous priver d’aucune prestation familiale qui vous est due par la CAF au regard de votre situation familiale et de vos revenus. Gardez bien à l’esprit qu’en gardant vos enfants à la maison vous êtes dans vos droits et que la déclaration fournie par l’inspection académique suffit pour que vous continuiez à toucher vos allocations.
Ai-je droit à l’ARS ?
L’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS) a un statut particulier et entraîne quelques difficultés si vous faites l’école à la maison au sens strict du terme, c’est-à-dire dans le cas de l’instruction à domicile que vous prenez totalement en charge (avec un contrôle pédagogique annuel de l’inspecteur d’académie).
La transmission du certificat délivré par l’Inspection Académique à la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) entraîne pour certaines familles la suppression ou la demande de remboursement des sommes versées au titre de l’ARS pour les enfants scolarisés à la maison. Cette suppression n’est pas systématique, mais si votre CAF vous demande de rembourser ces sommes, elle fait valoir son droit en s’appuyant sur un texte de loi qui est aujourd’hui incontournable.
En effet, l’article. L. 543-1 du Code de la sécurité sociale précise que » Une allocation de rentrée scolaire est attribuée au ménage ou à la personne dont les ressources ne dépassent pas un plafond variable en fonction du nombre des enfants à charge, pour chaque enfant inscrit en exécution de l’obligation scolaire dans un établissement ou organisme d’enseignement public ou privé .
Se fondant sur cet article de loi, les tribunaux administratifs ont déjà débouté plusieurs familles qui contestaient cette exception. Des familles se portent actuellement en cassation et devant les Instances européennes de Justice pour obtenir un changement de cette disposition. Actuellement, aucune jurisprudence ne vient contredire cette formulation de l’article L. 543-1.
Faut-il avoir des moyens importants ?
Il n’est pas nécessaire de dépenser beaucoup pour l’instruction des enfants. Nous vivons dans une société où l’information est abondante et facilement accessible: bibliothèques, médiathèques, Internet, télévision, radio…
Pouvez-vous devenir parents enseignants ?
Tous les ans, des familles déscolarisent leurs enfants dans l’urgence et ont recours aux écoles par correspondance. Rapidement, certaines de ces familles se sentent assez à l’aise pour devenir responsables pédagogiques à part entière et souhaitent organiser elles-mêmes le contenu de leur enseignement. D’autres découvrent avec stupéfaction qu’elles faisaient déjà l’école à la maison sans le savoir depuis plusieurs années, en étant mobilisées tous les soirs par les devoirs à la maison de leurs enfants ! Quelle joie de faire tranquillement progresser un enfant à la maison plutôt que de dépenser une grande énergie à » doubler » l’enseignement d’un écolier déjà saturé par l’école. Et pourtant, quand vous songez à la possibilité à la possibilité de pratiquer l’école à la maison, vous êtes très nombreux à douter de vos capacités à enseigner à votre enfant, même en primaire !
Toutes les familles qui ont fait le pas le disent : il n’y a pas chez elles de séparation des rôles entre parent et instituteur. Elles enseignent à leurs enfants avec bonheur, justement parce que ce sont leurs propres enfants ! Ainsi, en vous lançant dans l’aventure, vous disposez d’un avantage unique : votre lien affectif avec votre enfant vous permettra de l’accompagner au plus près de ses besoins ; vous bénéficierez aussi d’un contexte particulier : l’individualisation de l’enseignement vous permettra de ne pas perdre de temps et de suivre les progrès de votre enfant au jour le jour. Ces deux éléments donnent à votre enfant un accompagnement qu’il est impossible d’obtenir dans une classe, même pour un enseignant chevronné. Aussi n’ayez pas de complexes si votre formation antérieure ne vous prédisposait pas à enseigner, car avec une bonne motivation, de la curiosité, du bon sens et un peu de créativité, il est assez facile de devenir rapidement des experts éducatifs pour vos propres enfants et de leur donner de bonnes bases.
Quand vos connaissances seront trop faibles par rapport au contenu du programme, ce qui arrive fréquemment au cours du collège (une langue étrangère, un enseignement spécifique…), vous pourrez naturellement recourir aux cours par correspondance, tout en continuant à être de bons soutiens pour vos enfants, car vous aurez acquis votre expérience d’ « enseignant », et vous les aurez préparés à l’autonomie et à l’organisation dans le travail, tout en préservant leur goût d’apprendre.
Me faut-il un diplôme ?
Beaucoup de personnes croient qu’il faut un diplôme pour être « autorisé » à scolariser ses enfants à domicile. Selon les croyances, cela va de « avoir un bac » à « avoir été institutrice dans l’Education Nationale ». Or, légalement, aucun diplôme particulier n’est exigible pour instruire ses propres enfants. J’ai enseigné en université et je peux vous dire que le niveau des enseignants est lamentable, beaucoup « pompent » des exercices tout faits sur Internet, et ils sont bien heureux d’avoir des manuels corrigés. En fait, ils ne font que lire avant les élèves la leçon et jouent du peu de connaissances qu’ils ont pu acquérir au cours de leur formation et de la relation d’autorité, c’est bien connu « le prof a raison ». Il n’y a donc rien d’exceptionnel, surtout chez les petits où il s’agit plus de « garder » une trentaine d’enfants que de participer à une réelle expérience éducative. Devant de telles classes, combien de temps, l’enseignant passe-t-il avec vos enfants ? je connais beaucoup de frères enseignants et le constat et toujours le même quel que soit les classes : le niveau est déplorable et il font plus de la garderie qu’autre chose. Même à l’université, les gens seraient surpris du niveau lamentable des étudiants.
Pourtant, les choses sont simples, il faut :
– équilibrer la responsabilité entre les époux et la relation avec les enfants. Chacun participant à sa manière à l’éducation.
– de la confiance en soi … ou bien la ferme volonté de la cultiver !
– ne pas craindre d’assumer son choix face aux autres (administration, famille, amis).
– une dose d’esprit critique pour savoir se remettre en question sans cesse sans pour autant sombrer trop souvent dans » le gros doute !
– de la psychologie et de la pédagogie
– et surtout aimer être avec ses enfants, et savoir patienter.
Comment puis-je savoir si mon enfant apprend ?
Les enfants apprennent toujours, ils ne peuvent pas s’en empêcher! Comme lorsqu’ils étaient bébés, vous découvrirez ce qu’ils apprennent en passant du temps avec eux, en observant les changements dans leur capacité de compréhension. Un test standardisé ne peut pas vous donner le genre d’informations importantes comme celles que vous récolterez simplement en étant avec eux et, en observant leurs activités et intérêts de jour en jour.
Où puis-je trouver le matériel et les ressources matérielles nécessaire à mon enseignement ?
Librairies, bibliothèques, catalogues, Internet, boutiques de matériel pour enseignants, boutique d’artisanats, magasins de jeux éducatifs, sont tous des endroits où trouver des ressources matérielles. Vous trouverez parfois des ventes de livres usagés, par des gens qui enseignent aussi à la maison, et les livres et cd rom peuvent servir plusieurs fois.
Que faire si mon enfant veut apprendre quelque chose que je ne peux pas enseigner ?
Vous n’avez pas à être le « professeur » pour tout ce que votre enfant veut apprendre. Ce dernier peut facilement apprendre par lui-même, ou former un groupe avec d’autres enfants pour étudier un sujet particulier. Vous pouvez même engager un tuteur, avec une autre famille intéressée à la même chose. Des cours via Internet ou la télévision, des vidéos ou des logiciels éducatifs, sont de plus en plus disponibles, sur des sujets de plus en plus variés, pour des publics de plus en plus larges. Quand vous cherchez de l’aide pour « enseigner », n’oubliez pas de regarder tout autour de vous, les amis, les connaissances, la famille élargie, beaucoup de gens seraient bien heureux d’avoir un enfant, qui est sincèrement intéressé d’en savoir plus sur ce qu’il sait…
Peut-on passer des examens sans aller à l’école ?
On peut passer le brevet et le bac en candidat libre, en s’inscrivant auprès du rectorat de sa région.
La visite à caractère social
Les enfants soumis à l’obligation scolaire qui reçoivent l’instruction dans leur famille sont dès la première année, et tous les deux ans, l’objet d’une enquête de la mairie compétente. Dans les villes dotées d’un service d’action sociale, une assistante sociale est généralement mandatée pour effectuer cette enquête, alors que le maire ou l’adjoint au maire chargé des affaires scolaires s’en charge dans les communes rurales.
L’article L. 131- 10 précise que cette enquête est faite » uniquement aux fins d’établir quelles sont les raisons alléguées par les personnes responsables, et s’il leur est donné une instruction dans la mesure compatible avec leur état de santé et les conditions de vie de la famille. »
Elle ne doit donc pas porter sur le contenu pédagogique, qui sera examiné lors du contrôle pédagogique par les services de l’Inspecteur d’Académie.
Nous attirons votre attention sur le fait que nous n’avons pu trouver, ni dans les bulletins de l’Education Nationale, ni auprès des assistantes sociales, aucun texte officiel qui précise le contenu, le déroulement, la durée, le type de questions, en un mot les LIMITES… de cette visite.
Cette visite n’est pas une « enquête sociale » (enquête demandée nominativement par un juge dans le cadre de la protection de l’enfance) et elle ne doit donc pas être aussi intrusive. Si les demandes que l’on vous fait à cette occasion vous semblent abusives, n’hésitez pas à demander que l’on vous fournisse les textes légaux sur lesquels les personnes mandatées par la Mairie s’appuient. En l’absence de texte, vous pouvez refuser de répondre à toute autre question.
Lors de cette visite, il est fréquent que l’assistante sociale ou toute autre personne mandatée demande à consulter le carnet de santé de votre enfant. Nous vous rappelons que le carnet de santé est un document protégé par le secret médical : ainsi seul un médecin peut le consulter, généralement quand il est en situation de soins. Cela signifie que vous n’êtes pas obligé de le produire, même à la demande d’un médecin scolaire, et qu’il existe des sanctions pénales à l’encontre de toute autre personne qui en exige la consultation.
En ce qui concerne le relevé des vaccinations, cette seule page peut être photocopiée et produite dans certains cas. C’est la seule partie du carnet de santé exigible par l’Education Nationale et uniquement dans le cas d’une inscription dans un établissement, pour répondre à des exigences de santé publique. Nous sommes hors de ce cadre dans le cas du contrôle pédagogique et social des enfants scolarisés à la maison.
Pour les parents qui rencontrent cette situation pour la première fois, sachez que dans la majorité des cas ces enquêtes sont faites avec courtoisie et respect, souvent dans la bonne humeur, quelquefois dans la curiosité pour des familles qui ont fait un choix différent… Dans les rares cas où les personnes mandatées sont franchement hostiles, soyez vigilants dès le départ. Refusez de répondre aux questions insidieuses, demandez les textes légaux, et défendez-vous en contactant des associations spécialisées.
Source: http://www.salafs.com/modules/news/article.php?storyid=10072