la récompense pour la patience

Voici un magnifique rappel, copié du livre « Les Pensées Précieuses » de l’Imam Ibn Al-Jawzi – qu’Allah lui fasse miséricorde.

 

La récompense pour la patience

Un jour, j’eus la capacité de réaliser un plaisir que mon âme désirait et qui lui était plus agréable que de l’eau limpide aux lèvres de l’hommes assoiffé. L’interprétation me dit « Il n’y a là aucun empêchement, aucun autre obstacle qu’une forme de retenue ! » Et apparemment il s’agissait de se priver d’un plaisir licite. J’ai hésité et finalement j’en ai privé mon âme , mais j’étais confus quant au fait de l’avoir privée de sa plus grande satisfaction sans empêchement formel, sinon la crainte de tomber sous le coup d’une interdiction religieuse. Je lui dis « Ô mon âme ! Par Allah, il n’y a aucun moyen de t’acorder ce que tu souhaites ni même moins ! » Elle s’agita et je lui ai crié : « Combien de fois t’ais-je accordé ce dont le plaisir a disparu en te laissant le regret de l’avoir accompli ! Suppose que tu aies atteint ton but : le regret ne restera-t-il pas beaucoup plus longtemps que le plaisir ? Elle dit alors : « Que faire alors ? » Je lui répondis :

J’ai patienté alors que je n’ai, par Allah, aucune fermeté
Face à l’amour, mais, c’est malgré moi que j’ai résisté

Et me voici, attendant d’Allah la meilleure des récompenses pour cet acte. Je laisse vide le reste de cette page blanche, en espérant voir la récompense à ma patience pour l’y consigner, si Allah le veut, car Il peut l’accorder rapidement ou la retarder. Si elle vient rapidement, je la consignerai et si elle est retardée, je ne doute pas de la bonne récompense acordée à celui qui craint de se présenter devant son Seigneur. En effet « celui qui délaisse une chose pour Allah, Il la lui remplace par une chose meilleure encore. »* Par Allah ! Je n’ai délaissé cela que pour Allah et cela me suffit comme provision, si bien que si on me dit : « Te souviens-tu du jour où tu as préféré Allah à tes passions ? » je pourrai répondre : « C’est tel jour ! »
Sois fière, ô âme, du succès et loue Celui qui te l’a accordé ! Combien d’autres en a-t-Il abandonnés ! Prends garde d’être abandonnée comme eux. Il n’y a de force et de puissance qu’en Allah le Très-Haut, le Puissant.

Cela s’est passé en l’an 561H, et lorsque commença l’an 565H, je reçus en compensation une chosse bien supérieure à ce dont je m’étais privé et que, ni la retenue ni rien d’autre ne pouvaient m’interdire. Je dis : Ceci est la récompense, en ce monde, de la privation pour Allah, et la récompense de l’au-delà est meilleure encore. Louange à Allah.

*Sahïh, voir Ad-Da’ïfah (1/62)