L‘écorce de Lapacho (Tecoma curialis), dénommée également « Pau d’Arco » a été découverte par les Indiens Kallawayas, des guérisseurs itinérants incas qui l’ont fait connaître dans toute l’Amérique du Sud.
C’est un arbre complètement immunisé contre les infections provenant de champignons. Le Lapacho, dont seule l’écorce interne est utilisée, contient du fer assimilable, des tanins, des flavonoïdes et des coumarines (accentuant la fluidité sanguine), des substances antibactériennes et antivirales. C’est un véritable concentré d’oligo-éléments et de minéraux (magnésium, calcium, zinc, phosphore, chrome, manganèse, silice, cuivre, molybdène, sodium, potassium, argent, bore, strontium, or, baryum, nickel) ainsi que des alcaloïdes spécifiques.
L’écorce de Lapacho contient seize quinones différentes. Ces quinones, dont la vitamine K et la quinine, jouent un rôle capital dans tout organisme vivant, plante ou animal, en fixant le calcium sur certaines protéines.
Deux principes ont été isolés : le lapachol et le xyloïdine, reconnus comme antibiotiques, antiviraux et anti-inflammatoires très efficaces. Le xyloïdine a également fait ses preuves contre plusieurs bactéries et infections fongiques.
Les quinones sont de puissants antibiotiques et anticancéreux car elles pénètrent l’intérieur de ces cellules et les détruisent[1] (je n’ai pas d’expérience personnelle dans ce domaine). La paraquinone et l’anthraquinone ont une action sur les radicaux libres. Le département de chimie de l’université de Dehli a mis en évidence l’activité antitumorale de deux quinones uniquement présentes dans l’écorce du Lapacho, la técomaquinone[2] I et II.
Les indications du Lapacho sont donc multiples :
- Contre toutes infections bactériennes, virales, parasitaires ou fongiques de la gorge, de l’intestin (gastrites, ulcères gastriques, inflammations coliques), inflammations de la peau, des bronches, de la sphère ORL ou génitale (prostate, cystites, leucorrhées…);
- Comme anti-inflammatoire (douleurs articulaires) et antalgique ;
- Comme détoxiquant et tonifiant (en cures saisonnières). Il peut être recommandé comme soutien de la défense immunitaire et tonique pendant ou après une chimio ou radiothérapie.
L’écorce de l’arbre est présentée dans les magasins spécialisés, en fines lamelles, et utilisée en décoction.
Deux cuillères à soupe dans un litre d’eau à faire bouillir à feu doux 15 minutes, puis laisser infuser 15 minutes avant de boire. Boire deux à trois tasses par jour.
Il est également disponible en gélules. En cure de vingt jours par mois, deux à six gélules par jour dosées à 500 milligrammes.
Pris en trop grande quantité, il peut occasionner nausées et vomissements ; il est contre-indiqué en cas d’hémophilie en cas de prise d’anticoagulants.
Pour rester dans les tribus amazoniennes
Uña de Gato (Uncaria tomentosa) appelée communément « griffe de chat » (Cat’s claw) est depuis plus de 2000 ans une plante sacrée des tribus amazoniennes du Pérou.
L’écorce est récoltée par les communautés autochtones vivant dans la forêt amazonienne du bassin d’Ucayali.
Son pied contient un grand nombre de principes actifs qui aident à maintenir l’efficacité des défenses naturelles et contribuent à la souplesse des articulations.
- La griffe de chat est d’abord un immunostimulant, antiviral et anti-infectieux[3];
- C’est un anti-inflammatoire puissant[4], en particulier sur les douleurs, raideurs, inflammations et œdèmes articulaires[5]. Elle peut ainsi être conseillée comme un adjuvant très efficace en cas d’arthrites, de polyarthrites et de douleurs rebelles dues à des infections chroniques comme celles que l’on peut observer dans la maladie de Lyme et ses co-infections.
- C’est un antioxydant et un immunomodulateur[6] puissant qui pourrait être un adjuvant intéressant contre les maladies dégénératives (Parkinson, Alzheimer…).
- Un extrait standardisé de la griffe de chat (C-Med-100®)[7], a révélé des effets anticancéreux en inhibant la prolifération cellulaire par apoptose[8].
L’utilisation de griffe de chat, par ses effets sur l’immunité est formellement déconseillée :
- Chez les enfants de moins de 3 ans,
- En cas de grossesse,
- En cas de douleurs gastriques,
- En cas de prise d’immunosuppresseurs prescrits dans le cadre de greffes d’organes,
- En cas d’hémophilie, de règles hémorragiques, de prise d’anticoagulants
- Au-delà des posologies conseillées.
Je recommande, particulièrement en cas de douleurs inflammatoires, une gélule matin et soir dosée à 90 milligrammes et conseille les préparations « équitables » de « Kallawaya Direct ».[9] Il ne faudrait pas, en principe, dépasser cette dose sans un avis compétent.
Voulez-vous de l’argent ?
L’utilisation de l’argent comme anti-infectieux remonte à plus de 4000 ans avant Jésus Christ. Dans ce but, les personnes les plus riches avaient l’habitude d’utiliser des couverts en argent, des ustensiles et des gobelets en argent.
Au cours du XXème siècle, les propriétés anti-infectieuses de l’argent firent leurs preuves et, de ce fait, il devint un des médicaments les plus utilisés tant par voie générale que locale.
C’est sous forme « colloïdale », une suspension de minuscules particules d’argent dans de l’eau pure, que l’argent est le plus efficace contre de nombreuses infections bactériennes, virales ou fongiques. La solution doit être absolument transparente et avoir un goût légèrement métallique.
Puis son utilisation fit débat : on invoqua de possibles intoxications par les sels d’argent (argyrie) ou des effets délétères sur le microbiote. Depuis le 30 novembre 2009, le minéral argent ne fait désormais plus partie de la liste des compléments alimentaires autorisés à la commercialisation en Europe, « faute de preuves scientifiques ».
Aux États-Unis, la vente d’argent colloïdal fut autorisée jusqu’en 1991, puis à nouveau interdite en 1999.
Mais une des plus grandes compagnies américaines vendant de l’argent colloïdal, « American Biotech Labs », obtint un brevet[10] en 2006 suite aux excellents résultats obtenus via des tests effectués sur de nombreuses maladies : Candida albicans, conjonctivite, plaies, otite, mycose, gonorrhée, bronchite, malaria, halitose, gingivite, pharyngite, sinusite, rhinite, angine, infection urinaire, infection des voies aériennes supérieures, douleurs abdominales et diarrhées.
Dans l’Union européenne, l’utilisation n’est plus officiellement autorisée que localement ou en cosmétique. Cela n’empêche pas de nombreux fabricants de le proposer à usage interne sur leurs sites, mais sachez que vous ne pourrez, alors, l’utiliser que sous votre propre responsabilité.
Si vous en décidiez ainsi je vous conseillerais de choisir une marque sûre, par exemple, celle des laboratoires « Catalyons ». Son argent colloïdal à 20 ppm est très stable. Il est présenté en flacons de plastique sans phtalates ni bisphénols et garanti sans métaux toxiques.
Ce laboratoire recommande de prendre un bouchon, trois fois par jour, en gargarismes (angines) ou localement.
Il est bon de rappeler que l’argent est aussi considéré comme un chélateur du mercure (chélateur c’est à dire fixateur et évacuateur), tel celui qui pourrait être relâché par certains amalgames dentaires.
Enfin n’oubliez pas que le mélange d’oligo-éléments « Cuivre-Or-Argent » est vendu dans toutes les pharmacies et recommandé à raison de deux doses par jour et à jeun pour stimuler les défenses immunitaires.
Vous pouvez également fabriquer vous-même votre argent colloïdal car il existe des générateurs que j’ai eu l’occasion d’utiliser.
Les plantes, teintures et extraits standardisés anti-infectieux
En phytothérapie, l’utilisation surtout locale de la teinture de Calendula est bien connue, tout comme celle de bardane (Arctium Lappa) par voie locale et générale ou l’Echinacea par voie générale. En gemmothérapie c’est le bourgeon de Juglans Regia (noyer) qui est utilisé localement et par voie générale contre les infections cutanées : eczémas infectés, impétigos, ulcères variqueux.
Le clou de girofle bien connu des dentistes a une action anti-infectieuse, antalgique et anti-inflammatoire qui le rend bien précieux en cas de douleurs dentaires.
En cas d’infection hivernale, j’ai souvent conseillé le hot drink « sureau-échinacea » de A. Vogel : l’échinacée est anti-infectieuse et le sureau favorisera la transpiration quand vous vous mettrez sous la couette.
L’andrographis est une plante originaire d’Asie et plus particulièrement de l’Indonésie, de l’Inde et de la Thaïlande.
De nom latin Andrographis paniculata, cette plante est plus communément appelée échinacée d’Inde. Elle traite les rhumes, les rhinites, les bronchites et même les grippes !
Là où certaines plantes n’agissent qu’en prévention, l’andrographis, elle, agira même quand la maladie est déclarée. D’ailleurs l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît l’utilisation de cette plante. En 2004, plusieurs essais cliniques sont arrivés aux conclusions suivantes : seule ou associée à une autre plante, l’andrographis permettrait de traiter les infections respiratoires sans complication.
Le Defens-nat® du laboratoire Bionops est connu comme un excellent anti-infectieux : c’est une solution associant de la « griffe de chat », du margousier, de la matricaire et diverses huiles essentielles comme celles d’origan, de cannelier, de citrus et de clou de girofle. Je vous recommande également d’avoir un flacon chez vous en début d’hiver, afin d’en prendre quelques gouttes trois fois par jour dès que vous sentez l’infection venir.
Beaucoup de plantes sont également disponibles en pharmacies sous formes de capsules ou comprimés d’Extraits Phytostandards de plantes fraîches dits « EPS ». En ce qui concerne notre sujet je vous recommande également d’avoir toujours chez vous une boîte d’EPS « Cyprès-Echinacea » à prendre dès le début d’une infection hivernale. On le trouve dans presque toutes les pharmacies.
L’Astragale, plus connue pour ses effets sur la télomérase (c’est un autre sujet dont nous reparlerons), est préconisée par la médecine chinoise (avec le ginseng) comme tonique et immunostimulant. On peut en faire une cure d’un mois avant le début de l’hiver.
L’activité antimicrobienne et antivirale des polysaccharides qu’elle contient a été prouvée[11]. Elle peut être utilisée en décoction (10 grammes de racine à faire bouillir à feu doux et couvert dans un récipient émaillé avec deux grandes tasses d’eau) ; boire une tasse au réveil et avant le déjeuner ou en gélules de compléments alimentaires.
Les champignons qui soignent
Notez la spécificité anti-infectieuse du Ganodermum Lucidum, nommé Reishi, au Japon ou Ling Zhi, en Chine. Les chinois l’ont baptisé « le champignon miraculeux » ou « Herbe porte bonheur », il stimule les défenses immunitaires et a des propriétés antiallergiques et antivirales. On l’associe souvent à deux autres champignons : le Shitaké et le Maitake. J’ai traité ce sujet dans une précédente lettre[12].
Enfin… terminons par les huiles essentielles
Les huiles essentielles sont un sujet tellement vaste qu’il est impossible de les ignorer. J’ai déjà cité le ravintsara, le thym à thujanol, l’eucalyptus radié… mais il y en a beaucoup d’autres comme la menthe poivrée, la cannelle de Chine, le tea-tree, l’origan, la sarriette…
On trouve partout, en pharmacie, les fameuses « Gouttes aux essences », un médicament (sans ordonnance) associant dans une dilution alcoolique les huiles essentielles de menthe, de girofle, de thym, de cannelle et de lavande. Leur dilution permet d’en conseiller 25 à 30 gouttes dans un verre d’eau, trois fois par jour.
Elles sont bien entendu contre-indiquées chez l’enfant de moins de 3 ans et la femme enceinte.
Le célèbre auteur et phytothérapeute Jean Valnet[13] (1920-1995) disait qu’il avait traversé toute l’Afrique sans jamais prendre un antipaludéen, mais en absorbant tous les matins sa ration de « gouttes aux essences » avec du chlorure de magnésium. On comprend en goûtant ce mélange qu’il ait aussi un effet répulsif sur les moustiques !
Mon éditeur Santé Nature innovation (SNI) vous propose deux revues qui traitent souvent de ces sujets et notamment « Plantes et Bien Être » ainsi que « La Pharmacie Secrète de Dame Nature ». Vous y trouverez de nombreux articles de spécialistes en la matière tels que :
- le docteur Franck Gigon, chargé de cours à l’Université,
- le docteur Daniel Scimeca, Président du syndicat de la médecine homéopathique et directeur d’enseignement à la Société médicale de biothérapie (SMB),
- le docteur en pharmacie Danielle Roux, directeur de la « Revue de Phytothérapie Européenne »,
- François Couplan, ethnobotaniste,
- Christophe Bernard diplômé de la South West School of Botanical Medicine, créateur du « Jardin des Plantes Médicinales » et quelques autres.
Je ne substituerai donc pas mon expérience personnelle à leur expertise à laquelle je vous renvoie.
Mais je voudrais vous préciser l’importance que j’accorde à l’huile essentielle d’origan, sous toutes ses formes que l’on trouve souvent conseillée à la suite d’un bilan protéomique[14].
L’huile d’origan est proposée en capsules, en huile d’origan sauvage élaborée à partir des espèces d’origan poussant à l’état sauvage et sélectionnées pour leur composition chimique (notamment, la haute teneur en Carvacrol). Attention pas de traitements prolongés ou chez les sujets au foie sensible. L’origan peut alors être mal supporté !
En HE naturelles bio, je conseille souvent deux producteurs de qualité : https://legattilier.com ou http://artisansdelessentiel.fr/
Les huiles essentielles de chez Pranarom, souvent moins coûteuses, sont diffusées en pharmacie et sont aussi de bonne qualité. Leur présentation en capsules marines (Oleocaps) permet de ne pas dépasser les doses recommandées et de ne pas se faire de mal.
Je vous recommande d’avoir toujours chez vous une boîte d’Oleocaps 4® (mélange d’huiles essentielles de ravintsara, de tea-tree, de thym saturéoïde, d’eucalyptus radié, de clou de girofle), afin de pouvoir remédier facilement à un début d’infection hivernale ou même d’infection herpétique.
Attention : ne dépassez jamais les doses indiquées et ne faites pas de traitements prolongés plus de d’une dizaine de jours.
Je ne terminerai pas sans mentionner l’action extraordinaire d’un mélange que j’ai conseillé des dizaines d’années : le Solvarome. C’est un composé d’huiles essentielles bio de lavande de Provence, de géranium odorant, de thym, de romarin, de cyprès, de sauge et de sarriette, toutes réputées pour leur action sur la peau.
Son effet apaisant en fait un soin particulièrement efficace pour les « bobos » du quotidien : brûlures, coups de soleil, piqûres d’insecte, feu du rasoir, acné, éruption cutanée… En général il est utilisé localement, pur ou dilué.
Il permet d’assainir toutes les lésions cutanées et d’activer leur cicatrisation. En 1984, Jean Palaiseul[15] le recommandait pour calmer les brûlures dues aux poussées d’herpès et j’ai vérifié son efficacité maintes fois… à condition de respecter parfaitement le mode d’emploi.
Gardez également dans votre pharmacie familiale un flacon de « vinaigre des 4 voleurs » qui était inscrit au codex dès 1748 ! La légende rapporte que ces 4 malfrats détroussaient les personnes succombant à la peste sans être eux-mêmes contaminés. Sa composition varie suivant les producteurs. Elle est généralement constituée de vinaigre de vin ou de cidre, dans lequel infusent des plantes ou des épices : absinthe, romarin, sauge, menthe, rue des jardins, lavande, acore odorant, cannelle, girofle muscade, ail, camphre…n’en abusez pas même si c’est très bon.
J’espère que ces deux lettres consacrées aux substances naturelles à visée antibiotique vous permettront, avec une bonne prévention nutritionnelle, de moins succomber aux infections, d’en guérir plus vite, sans avoir obligatoirement recours aux antibiotiques, antifongiques et antiviraux médicamenteux.
Ah ! Un dernier point : n’oubliez pas que la fièvre est votre meilleure arme naturelle de défense. Ne la « coupez » pas brutalement avec des médicaments si elle n’est pas trop forte et ne met pas votre vie en danger…
Docteur Dominique Rueff