Toujours du glyphosate dans les tampons et serviettes hygiéniques (même bios)

3 ans après sa première enquête, le magazine 60 millions de consommateurs a fait le point sur la présence de substances indésirables dans les tampons et serviettes hygiéniques. Un bilan toujours inquiétant. 

 

en 2016 déjà, un article de 60 Millions de consommateurs avait révélé la présence de résidus de molécules soupçonnées de toxicité dans des protège-slips, tampons et serviettes hygiéniques. « Trois ans après nos premières révélations, 60 millions a souhaité vérifier dans quelles mesures les recommandations de l’Anses étaient suivies par les fabricants. »  Le magazine 60 millions de consommateurs remet donc le couvert sur les substances chimiques contenues dans les tampons et serviettes hygiéniques dans son numéro de mars 2019. 
 

Phtalate et glyphosate, même chez les marques bio

Principal enseignement des nouvelles analyses : les contaminations par des résidus de molécules à risque persistent,

écrit le magazine dans son nouveau numéro, qui relève essentiellement la présence de résidus de glyphosate, le fameux herbicide ultra-controversé. Le magazine note que ces substances sont présentes même chez les marques labellisées bio. 

Pour la première fois, les analyses de 60 millions ont également relevé la présence de phtalates, et particulièrement une substance nommé DEHP.  « Suspecté par l’ECHA, l’Agence européenne officielle en charge des substances chimiques, de pouvoir altérer la fertilité (…), le DEHP fait partie des phtalates les plus préoccupants ». 
 

Pas de danger pour la santé ? 

Dans son rapport paru en juillet dernier, l’Anses avait relevé la présence de substances chimiques « en très faible concentration » dans les protections féminines, mais avait souligné que cela ne présentait pas de risque pour les utilisatrices. Pour autant, l’agence avait recommandé « d’améliorer la qualité de ces produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques ».

Le syndicat des fabricants, Group’hygiène, a réagi dans un communiqué en soulignant que les substances détectées sont présentes à un niveau « si faible qu’il équivaut à un carré de sucre dans 2 000 piscines olympiques ».

Le syndicat insiste aussi sur le caractère involontaire de ces présences indésirables. « Elles peuvent être présentes dans la majeure partie de l’écosystème agricole actuel et notre environnement : air, eau, sol… », affirme-t-il. 

60 Millions de consommateurs déplore, lui, que les marques « restent  floues sur les ingrédients utilisés dans leurs protections périodiques ». « Les jeunes filles et les femmes qui portent des protections périodiques à usage unique peuvent être au contact de résidus pour le moins indésirables de manière chronique », conclut le magazine.
En effet, en l’absence de réglementation contraignante, les marques n’ont pas l’obligation d’afficher la composition de ces produits, sauf s’ils incorporent une lotion ou l’une des 26 substances parfumantes allergènes listées dans le règlement européen sur les cosmétiques. 

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