La tendance « One meal a day diet » commence à faire des émules en France. Mais se contenter d’un unique repas quotidien est risqué pour la santé, prévient Laura Serio, diététicienne.
C’est la nouvelle façon de jeûner ! Si l’on en croît les sites américains vantant le concept, l’OMAD (One Meal A Day Diet) serait la clé pour une « perte de poids extrême » et boosterait même les « performances physiques et mentales ». Aux Etats-Unis, la méthode du repas unique cartonne et on ne compte plus les livres conseils sur le sujet.
Manger une fois par jour : pour puiser dans ses réserves
Si le jeûne intermittent gagne en popularité chez nous, les pratiques sont très diverses. Le Fasting impose par exemple une diète de 16 h et le régime 5:2 encourage à réduire sa consommation de calories deux jours par semaine. Plus récent, le régime 4:3 recommande de jeûner un jour sur deux… Autant dire que l’on assiste à une véritable surenchère avec des diètes de plus en plus drastiques ! Et avec l’OMAD, on se serre la ceinture un cran de plus ! Désormais pour brûler davantage de calories, il faudrait imposer à notre organisme une mise en jachère de 23 heures ! Si on ne mange rien pendant ce laps de temps, en revanche, comme dans tout jeûne, il faut bien s’hydrater (eau ou infusion, thé, café non sucré).
En pratique : on fait comment ?
En pratique, on conserve un repas par jour, de préférence le dîner comme nos lointains ancêtres qui ne mangeaient que le soir après la chasse. Pour se restaurer, on pioche dans une liste d’aliments sources de protéines maigres (blanc de poulet, poisson blanc) qui fournissent du carburant sans gras inutile, de vitamines, de minéraux et de fibres essentielles à la digestion (fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes), de bon gras qui préserve les artères (fruits à coque). Les œufs, les laitages et les huiles (olive ou coco) sont également autorisés. Pas d’indication de portion, on mange à satiété.
Manger une fois par jour : des risque pour la santé
Laura Serio, diététicienne, met en garde contre la restriction de la nourriture à un seul repas par jour. Outre la perte de convivialité, cette experte énumère les nombreux risques :
- Risque de carences, sur le long terme, en vitamines, minéraux…, d’où un cortège de maux (perte de cheveux, troubles de l’humeur, envies irrépressibles de manger des aliments gras/sucrés, fonte musculaire, anémie, baisse des défenses immunitaires…
- Risque de reprendre du poids et d’avoir des fringales si l’on veut reprendre une alimentation habituelle.
- Risque de troubles digestifs lors d’une reprise alimentaire « classique » avec aliments variés et plusieurs repas par jour.
- Risque de « se lâcher » après le jeûne de 23h en se disant « ok, j’ai jeûné, donc je peux me manger ce que je veux ».
- Risque de déshydratation si on ne boit pas suffisamment dans la journée.
Selon Laura Serio, certaines personnes encourent plus de risque que d’autres si elles suivent ce jeûne intermittent extrême :
- Les personnes diabétiques : les apports en glucides (sucres) ne sont pas répartis sur la journée, d’où une perturbation de la glycémie (taux de sucre sanguin), ce qui va entraîner des hypoglycémies sources de malaises.
- Les insuffisants rénaux : dans ce cas, ce sont les apports en protéines qui ne sont pas répartis dans la journée, ce qui va accentuer l’insuffisance rénale.
- Les cardiaques : des troubles du rythme cardiaque peuvent apparaître, du fait des carences en vitamines, minéraux et acides gras essentiels.
- Les femmes enceintes : elles peuvent souffrir d’importantes carences en nutriments vitaux pour elles et leur enfant.