pour qu’il fasse ses nuits ?
Ses premières semainesVous rentrez de l’hôpital, vous êtes épuisée, et votre bébé pleure la nuit : normal, il ne fait absolument pas la différence entre le jour et la nuit. Mais votre sommeil est précieux et vous ne comptez pas « devenir l’esclave » de votre enfant. C’est alors qu’interviennent la pression culturelle, la tradition, les moeurs et autres conseils des générations précédentes : « Laisse pleurer ton enfant. Les premières nuits, c’est difficile, mais tu verra, ce sera vite réglé. »
Laisser pleurer l’enfant la nuit : une méthode efficace ?
Soyons honnête, si cette méthode perdure depuis des générations, c’est qu’effectivement elle est efficace. Son principe ? Une simple question de conditionnement, ou plutôt de déconditionnement. Il s’agit de laisser pleurer l’enfant la nuit sans jamais venir le récompenser par notre présence et réconfort jusqu’à ce qu’il y ai extinction de ce comportement, c’est à dire des pleurs. En supprimant l’effet gratifiant de notre attention, il ne sera plus tenté d’appeler. En moins d’une semaine, le bébé cesse de pleurer la nuit. Il apprend effectivement que lorsqu’il appelle, il n’y a pas de réponses. Cette méthode ne fonctionne que si l’on tient bon, car pour peu qu’on aille réconforter son enfant une fois, et tout est à recommencer à zéro.
Cette méthode est celle que l’on emploie avec les animaux dont on veut obtenir élimination d’un comportement. Cette méthode a fait ses preuves par son efficacité. Mais elle l’a aussi faite pour les dégâts qu’elle occasionne.
Les conséquences sur le nourrisson
En effet, les pleurs sont pour le nourrisson l’unique moyen de communiquer. Et la nature fait bien les choses, puisque les pleurs des nourrissons créent une réponse biologique et organique chez les individus qui les entendent : le corps s’échauffe, la pression artérielle augmente, le rythme cardiaque s’accélère. Tout est fait pour que les adultes qui entourent le nourrisson soient poussés à agir, à répondre à ces pleurs. Même les animaux qui entourent un nourrisson qui pleure viennent voir ce qui se passe, reniflent l’enfant et s’éloignent ensuite comme si cette urgence devenait inquiétante.
D’ailleurs, les mères sont les plus affectées par cette méthode qui consiste à ne pas répondre aux appels du petit. Certes, elles sont fatiguées, mais cela génère surtout une souffrance morale et parfois même physique de ne pas pouvoir aller réconforter leur enfant. C’est normal, cette méthode est biologiquement inadaptée ! Elle est contre nature. Voilà pourquoi elle est si difficile à supporter ! Jusqu’à l’âge de 6-9 mois, il faut répondre aux appels d’un bébé.
Cet appel auquel on ne répond pas fini par se taire. Mais à quel prix ?
D’abord, le nourrisson apprend et intègre dès son âge le plus tendre qu’en cas de détresse, personne ne viendra le réconforter. Il enregistre jusque dans les recoins les plus intimes de son inconscient que les êtres les plus chers ne viennent pas quand ça va mal.
D’autre part, c’est un moyen très efficace de rompre une partie de la communication que le bébé serait tenté de mettre en place.
Enfin, c’est un méthode rapide et efficace aussi pour détruite une partie du lien mère-enfant. En effet, cette méthode vise à rendre insensible la mère aux pleurs de son bébé. Et elle fonctionne. Après avoir réussit à faire faire ses nuits au bébé que l’on a laissé pleuré, il est beaucoup plus aisé aussi de la laisser pleurer le jour, lorsqu’on ne veut pas se rendre disponible. Il est plus facile ensuite de se laisser petit à petit embarquer dans le discours suivant : « Plus tu répond à ses appels, plus tu le rends capricieux ». Rien n’est plus faux !
Plus on répond rapidement aux besoins d’un bébé, plus rapidement il devient un enfant autonome, sécure et équilibré.
Dans les pays d’Asie ou d’Afrique, même s’il n’est pas question d’idéaliser leurs moeurs et de faire une philosophie « du bon sauvage », les nourrissons ne pleurent presque jamais. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont jamais laissés seuls dans un berceau loin de leur mère. Parce qu’ils sont sans arrêt portés ou allaités. Parce que dans leurs cultures, on ne laisse pas un nourrisson pleurer. Un étude éthologique à même mis en évidence que la France et l’Allemagne étaient en top position des pays dans lesquels ont laisse le plus longtemps pleurer les enfants.
Il arrive que la reprise du travail soit parfaitement obligatoire, et qu’on ne puisse pas se permettre d’allonger cette période de réveils nocturnes. Si vous n’avez pas le choix de mettre en place cette méthode, sachez qu’il est possible de laisser pleurer l’enfant tout en le gardant près de soi et en dormant avec. S’il pleure, restez près de lui en lui parlant ou simplement en gardant une main sur lui, sans pour autant le prendre dans vos bras. C’est là un moindre mal, car il obtient une réponse (c’est capital), mais pas suffisante pour le pousser à s’exprimer toujours plus. Mais le pire reste de le laisser dans une chambre à l’écart des parents.