Pourtant très prisées des Français, les échographies destinées à fournir aux parents des films en 3D de leur fœtus seraient dangereuses pour les bébés. Les gynécologues et obstétriciens ont donc aujourd’hui tiré la sonnette d’alarme.
L’échographie n’est pas un jeu et pratiquer cette dernière a certaines conséquences. C’est en effet ce qu’a souhaité rappeler le Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF) qui a fait part aujourd’hui de son ras-le-bol concernant les offres commerciales qui permettent aux futurs parents d’avoir un film en 3D ou 4D de leur enfant à naître. Le CNGOF regrette donc que ce procédé, qui n’a aucune utilité médicale et qui coûte entre 60 et 140 euros, soit donc de plus en plus répandu à Paris et dans quelques villes de province. « Il suffit de cliquer sur Internet pour trouver des offres commerciales d’échographie pour les femmes enceintes » déplore ainsi le CNGOF.
Apparues dans le courant des années 2000, ces échographies 3D connaissent un succès grandissant mais comportent de vrais risques pour la santé du bébé. Selon le professeur Lansac, président de la commission nationale d’échographie obstétricale et fœtale, elles provoquent une exposition du fœtus aux ultrasons qui « se focalise sur la face et les organes génitaux ». Ce procédé est donc « très différent » de celui employé par l’échographie ordinaire où le faisceau d’ultrasons est en permanence déplacé, avec une brève exposition sur chaque zone. Toujours d’après le professeur Lansac, « les effets thermiques et mécaniques des ultrasons ne sont pas forcément anodins », spécialement pour le cerveau et les yeux du bébé.
Le CNGOF a également souligné que les médecins et sages-femmes étaient toujours en attente de la modification du texte de loi de 1962, qui réserve l’usage de la radiographie aux professionnels de la santé mais ne dit rien au sujet de l’échographie qui n’existait pas à l’époque. Rappelons qu’il y a sept ans, l’Académie de médecine avait déjà prévenu des risques que comportent ces échographies « spectacles ».
Alexandre Roux
(Source : Le Figaro.fr)Crédit photo : Hemera