A l’heure où le label bio fait figure de Graal, une étude récente publiée dans « 60 millions de consommateurs » vient de révéler que le lait biologique de certaines montagnes serait moins vert que d’autres. Explications.
Le bio ne serait pas forcément meilleur à la santé ! Pire, il ne faudrait pas toujours se fier aux produits issus de l’agriculture biologique. C’est le constat que vient de révéler l’étude publiée dans le numéro daté juillet août de 60 millions de consommateurs. Une enquête qui a cherché à déterminer parmi les 130 produits les plus plébiscités du marché quels sont ceux vraiment qui valent le coup d’être achetés bios. Et le résultat concernant le lait est alarmant. En effet, parmi 9 laits testés dont 6 références bio, ces derniers seraient plus riches en dioxines et PCB (polychlorobiphényles), des polluants cancérogènes que les laits traditionnels.
Une allégation perturbante qui renverse un peu la donne en ces temps où le bio était devenu en argument marketing de poids garantissant au consommateur un achat responsable, nutritionnellement et écologiquement éthique. Pourtant ce résultat permet de pointer du doigt les failles du label biologique. Si, bonne nouvelle, tous les laits examinés, se sont révélés exempts de résidus de pesticides, les analyses ont en revanche démontré la présence de polluants. Et pour certains laits bios, comme le Lactel bio, sept fois plus que dans les laits conventionnels ! Pourtant la filière bio est censée être garante de nourrir les animaux à l’herbe, au fourrage et aux grains d’origines biologiques. L’explication tiendrait précisément à l’herbe des pâturages contaminée par les dioxines qui sont des molécules issues de rejets industriels, qui s’accumuleraient dans les sols, non contrôlés avant l’installation d’un élevage ou d’une culture biologique. Et quand on sait, comme le rappelle à juste titre, 60 millions, une vache peut ingérer jusqu’à 10 % de sa ration quotidienne sous forme de terre où se trouvent les PCB. La boucle est bouclée. Ces polluants cancérogènes se retrouvent donc ingérés et, à terme, mis en bouteilles de lait. Un danger pour l’homme ? Si le seuil reste très au- dessous des normes maximales, voire dérisoires, ces composés qui s’accumulent dans le corps sont très difficilement éliminés par le corps. Une raison suffisante pour les éviter, si on sait évidemment où les trouver.
60 millions de consommateurs, spécial bio, juillet-août 2019