La carence en vitamine D chez la femme de 18 à 49 ans

La carence en vitamine D chez la femme de 18 à 49 ans portant des vêtements couvrants, une réalité méconnue en médecine générale

Je souhaiterai vous parler ici d’une vitamine dont nous manquons pratiquement toutes !

Depuis une dizaine d’années, les médecins ont eu pour conseil de supplémenter leurs patients de vitamine D. Chose qu’ils faisaient déjà chez les nourrissons, jeunes enfants et personnes âgées.

Les femmes voilées sont particulièrement visées par ce manque de vitamine D (pas suffisamment d’exposition au soleil).

On trouve maintenant plusieurs vitamines D naturelles, voir même végétal, à prendre tout les jours plutôt que des ampoules qui ne suffisent malheureusement pas.

Introduction

Après avoir diagnostiqué, au cours d’une pratique ambulatoire, plusieurs cas d’hypovitaminose D sévère chez les femmes de 18 à 49 ans portant des vêtements couvrants, la réalisation d’une enquête de prévalence de la carence en vitamine D est apparue nécessaire. Le risque d’une hypovitaminose D sur le long terme est avant tout osseux, avec l’apparition insidieuse d’une fragilité osseuse pouvant conduire à une ostéoporose précoce.

Deux questions se posent :

1- Les femmes voilées sont-elles carencées, si oui, quel est le degré de ce déficit ?
2- Les médecins généralistes connaissent-ils ce problème ?

Méthode

Une enquête de prévalence en région lyonnaise a inclus toutes les femmes de 18 à 49 ans portant des vêtements couvrants consultant en ambulatoire de novembre 2005 à mars 2006. Elles ne devaient pas avoir un état ou une maladie responsable d’une hypovitaminose D. Les médecins volontaires, après avoir reçu l’accord de leurs patientes, ont rempli un questionnaire et ont prescrit le dosage sérique de la vitamine 25 (OH) D. Des corrélations entre l’hypovitaminose D et l’âge, la parité, l’existence de pathologies associées, de signes cliniques, les traitements habituels ont été recherchées.

Résultats

Quatre-vingt-seize femmes ont été incluses dans l’étude. En considérant le seuil de 53 ou de 75 nmol/L, nous avons observé une prévalence de 99 % avec 72,6 % de femmes symptomatiques. Avec un seuil ≤ 30 nmol/L, en dessous duquel apparaît une hyperparathyroïdie secondaire réactionnelle, responsable d’une diminution du capital osseux, la prévalence était de 82,5 % de femmes dont 71 % symptomatiques. Concernant l’attitude des médecins généralistes, cette étude a mis en évidence que 99 % de ces femmes n’avaient reçu aucune supplémentation en vitamine dans les 3 mois précédents.

Conclusion

Il a mis en évidence le caractère endémique de cet état de carence en vitamine D dans une population jeune, habituellement en bonne santé et en âge de procréer, et montré que des efforts restent à faire dans le diagnostic et la prise en charge. Le médecin généraliste est au cœur de cette problématique par une action ciblée de prévention par la supplémentation en vitamine D, puisque, contrairement aux autres vitamines, elle est très peu apportée par l’alimentation.